Cousu·es ensemble / Matthieu Loos (Création automne 2026)
théâtre pour tout le monde à partir de 7 ans

Photo – Matthieu Loos
CREATION AUTOMNE 2026
Dossier de production
Ma peau
C’est la sienne
Mes yeux
Mon regard
C’est le même regard
Toutes ces choses
Qui s’acharnent en nous
Qui persistent en nous
Sa façon de tourner les épaules comme ça
Quand il marche
La largeur de ses mains
Exactement la même
Sa façon de s’asseoir comme ça
Tout droit
De croiser les bras derrière le dos
Parfois
Quand il marche
Le rythme de ses pas
C’est le même rythme
C’est mon rythme
La façon dont il met ses mains dans les poches
Quand il marche
De lever les yeux dès qu’il s’arrête
Comme un réflexe
Vérifier que le ciel est bleu
Sa façon de s’endormir
Sur le côté
Et de se tourner sur le dos dès qu’il dort
Pareil pour moi
Ses ronflements
Plutôt lents
Plutôt courts
Supportables
Et mon sourire
C’est le sien
Ma joie
C’est la sienne
Il n’y a qu’un souffle
L'Histoire
Dans la croyance populaire, on raconte qu’avant sa naissance, chaque enfant possède toute la connaissance du monde, qu’il sait tout des secrets de l’univers, de l’amour et des mystères de la vie. Mais juste avant qu’il naisse, il reçoit la visite d’un ange, qui lui intime de ne rien dire. Pour s’assurer du silence de celle·celui qui s’apprête à venir au monde, l’ange procède à un effacement total de tous ses savoirs : en apposant son doigt sur la bouche de l’enfant, il lui arrache son omniscience, laissant pour trace une petite fossette entre le nez et la lèvre supérieure…
Dans Cousu·es ensemble, on rencontre une fille pour laquelle ce rendez-vous a pris une tournure bien différente ! Lors d’un face-à-face joyeusement transcendantal, l’héroïne convainc l’ange de ne pas apposer son doigt sur sa bouche, et de lui laisser son savoir infini. Ils signent un pacte, et l’enfant vient au monde en conservant un lien plein et entier avec l’univers, consciente de l’infinie fragilité de la civilisation qui l’accueille. Saura-t-elle nous aider à recoudre le monde ?
L’enfant née ainsi est la plus grande des poètes ! Elle est méta-vivante, omni-consciente, et fulgu-marrante. Elle démontre encore que, comme l’affirmât Novalis, « plus il y a de poésie, plus il y a de réel ». Ou l’inverse peu importe.